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15 mars 2020 7 15 /03 /mars /2020 22:23

On se croirait dans un scenario de science-fiction : un mystérieux virus est en train de s’en prendre à toute la planète. Inconnu. Des origines supposées. On sait que les chauves-souris le véhiculent, qu’il se trouve chez les animaux. On sait que la recherche n'a pas reçu les crédits suffisant au moment où elle insistait sur la nécessité de creuser la question des coronavirus. On sait que le dérèglement climatique contribue à le propager. Les équilibres sont en train de céder.

Des pays entiers se retrouvent confinés. Les gens ont peur. Les chefs d’état leur demandent de ne plus se toucher, de ne plus s’embrasser, de ne plus se rassembler, de ne plus aller au travail, de ne plus aller au restaurant ni dans les magasins, hors-mis les magasins de première nécessité. C’est toute la vie sociale qui se dissout.

Petit à petit le monde s’endort et se met complètement en état d’hibernation après avoir vécu de plus en plus rapidement, consommé de plus en plus depuis la révolution industrielle. Le modèle de la consommation à outrance est stoppé net par la pandémie et l’on observe la naissance d’un mode de vie différent.

En Chine, dans les grandes villes, les habitants s’étonnent de se voir. La pollution disparaît. Petit à petit les rues se vident de voiture. Paris prend des aspects de mois d’Août. On verra bientôt les étoiles dans le ciel.

Et ce que l’on ne pouvait réaliser malgré les conseils des écologistes, on le réalise, contraints et forcés sous peine de tomber gravement malade ou d’en contaminer d’autres.

Nous allons donc devoir nous habituer à réduire notre consommation, à devoir faire autre chose qu’à visiter les magasins pour nos heures de loisir, à inventer des modèles de travail grâce aux outils virtuels. Que pouvons-nous attendre de ces nouvelles habitudes ?

Elles me font penser au repos dans lequel on est plongé lorsqu’en Allemagne, à la venue de la Toussaint ou des grandes fêtes religieuses : tous les magasins se ferment pendant plusieurs jours et les gens se promènent au grand air, on trouve à s’occuper de façon patiente et paisible. Le rassemblement familial et amical est alors en œuvre.

Nous allons devoir renforcer notre intériorité, peut-être cela nous conduira-t-il à acquérir de la patience et un peu plus de sagesse. Peut-être retrouvera-t-on le bonheur des choses simples faute de profusion.

Nous allons aussi, et cela fait partie de la nature humaine, être conduits à veiller sur les autres plus que nous ne le faisions.

Mais il faudra aussi faire très attention quant aux prescriptions d’évitement et rester attentif à ce qu’elles ne conduisent pas les uns à se séparer des autres et à renforcer un repli sur soi. Que l’évitement spatial ne soit pas un évitement affectif ou humain.

C'est tout un mode de vie qui va devoir changer, et que nous aurons soin d'observer.

Cathy Leblanc.

 

 

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  • : Enjeux métaphysiques
  • : Blog de Cathy Leblanc, professeur en philosophie à l'Institut catholique de Lille. Thèmes de recherche : la barbarie et la déshumanisation, la phénoménologie heideggerienne. Contact : cathy.leblanc2@wanadoo.fr Pas d'utilisation de la partie commentaires pour avis publicitaire svp.
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