Les aventures de Monsieur et Madame Marchand (suite)
J’aimerais m’arrêter ici sur une action qui a semblé bien invisible et bien discrète et qui a pourtant été déterminante quant à la réussite du congrès de l’amicale de Mauthausen qui s’est tenu à l’Université Catholique de Lille des 12 au 14 novembre dernier.
La préparation de ce congrès a nécessité, on s’en doutera, beaucoup de soin, beaucoup de démarches auxquelles s’est adonnée votre humble scribe. Il faut dire que l’Université Catholique a prêté gratuitement ses locaux pour l’occasion, qu’elle a mis un personnel technique, de cuisine et restauration au service du congrès alors qu’ils étaient en congés pour le pont du 11 novembre et qu’il a fallu rencontrer tout le petit monde de la logistique afin que chacune des actions soit planifiée et bien comprise après les contacts initiaux. Il a également été nécessaire d’assurer le va-et-vient de la parole pour expliquer aux déportés et notamment aux « Espagnols » comment et pourquoi ils pouvaient être reçus dans une institution qui a été qualifiée d’institution d’Eglise.
Mais une action fut décisive qui pourtant resta si discrète que j’ai décidée dans ce petit article de prendre la plume pour l’expliquer.
Ce 29 novembre avait lieu à Villeneuve d’Ascq, un colloque dont le titre était « Déportations en héritage » et qui était placé sous nulle autre présidence que celle de Madame Chombard-de-Lawe. A ma grande surprise, ce fut Marie-Françoise que je rencontrai dès l’abord des bâtiments. Avec son sourire habituel, elle m’explique qu’elle est venue pour essayer de mieux comprendre tous ces déportés qui ont tant souffert. Elle prend un grand nombre de notes, très soigneusement et saura sans nul doute les restituer avec grande exactitude.
Pendant la pause, Marie-Françoise (Madame Marchand) m’explique la manière dont elle a commandé la gerbe qui devait être déposée au monument de la déportation lors des cérémonies du congrès de l’amicale de Mauthausen, le 14 novembre. Avec tout son cœur, elle a pensé que cela toucherait vivement les déportés espagnols de voir les couleurs de leur drapeau et elle a demandé tout spécialement au fleuriste de s’appliquer à produire une composition qui puisse recevoir ces couleurs. Marie-Françoise m’explique aussi comment elle a cousu à la main certaines décorations et comment elle a recherché le violet qui était identique à la couleur du drapeau des républicains espagnols.
Ce moment, quand il peut sembler anodin est essentiel car si l’émotion est toujours au rendez-vous lors des voyages du souvenir, c’est encore l’émotion qui a conduit Marie-Françoise à imaginer chacun des détails qui allaient faire plaisir aux personnes concernées et les rassembler par cette émotion.
Je voudrais par ce petit article, adresser une reconnaissance et un salut tout particulier à Marie-Françoise et à Jean-Louis : deux personnes aux grand cœur, qui n’ont pas eu la chance « d’aller à l’école » bien longtemps mais qui possèdent le savant secret de leur chaleureuse générosité : je les nomme Docteurs en générosité ! :-)
Tout simplement,
Cathy Leblanc