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2 février 2016 2 02 /02 /février /2016 01:21

www.cathyleblanc.fr

DU 10 AU 12 MARS 2016

à la Faculté de théologie

de l'Institut catholique de Lille

 

Jeudi 10 mars 2016

9.30 Accueil

10.00-10.30 Introduction par Cathy LEBLANC, UCLille, BDK, AFMD-DT59, L’Ecriture de l’histoire

10.30–11.00 Catherine VIALLE, UCLille, Déportation, Exil et Ecriture biblique

11.00-11.15 Discussion

11.15-12.00 Dominique FOYER, UCLille, Ecriture du désastre vs. Théologie négative

12.00–12.15 Discussion PAUSE DEJEUNER

14.15-14.45 Mary HONAN, DCU-(Dublin) L’invention de l’hospitalité (Derrida) à partir de « The Boy in stripped pijamas »

14.45-15.00 Discussion

15.00-15.20 Stanislas DEPREZ, UCLille La dé-écriture de l’histoire ou l’écriture du négationnisme

15.20-15.30 Discussion 15.30–16.15 Christophe PERRIN, Université de Louvain-la-neuve, FNRS, l’Indéchiffrable

16.15-16.30 Discussion 16.30-16.45 PAUSE 16.45-17.30

Jean-François REY, Lille 3, Le Livre et les Livres : du prophétisme dans l’écriture (Lévinas)

17.30-18.00 Discussion Vendredi 11 mars 2016 9.20-10.00 Serge RAYMOND, FMD, Ce que nous transmettent les déportés

 

Vendredi 11 mars 2016

10.00-10.10 Discussion

10.10-10.50 Marjorie LOMBARD, CHR de Roubaix/Paris 7, Faire acte de résistance intérieure par le « Je » de l’écriture…

10.50-11.00 Discussion

11.00-11.15 PAUSE

11.15-12.00 Denis SALAS, ENM /AFHJ Paris, A partir de l’œuvre de Charlotte Delbo

12.00-12.15 Discussion PAUSE DEJEUNER

14.15-14.50 Corinne BENESTROFF, Paris 8, La Direction de l’Absent : fabriques mémorielles et écriture.

14.50-15.05 Discussion

15.05-15.45 Hartmut DUPPEL, Université de Regensburg (Allemagne), L’Œuvre poétique de Buchenwald

15.45-16.00 Discussion

16.00-16.15 PAUSE

16.15-16.45 Dominique DURAND, BDK (Paris), Des petits billets aux lettres aux familles

16.45-17.00 Discussion 17.00-17.40 Renato BOCCALI, Université de Milan, Ecritures de lumière : la force des images dans les photographies du camp de concentration de Mauthausen

17.40-18.00 Discussion Samedi 12 mars 2016

 

Samedi 12 mars 2016

9.00-9.45 Odile LOUAGE, AFMD-DT59 (Lille), Comment écrire dans un camp ?

9.45-10.25 Paul VANDEVELDE, Université de Marquette à Milwaukee (USA), L’écriture comme reconnaissance de la vulnérabilité 1

0.25-10.40 Discussion

10.40-10.50 PAUSE

10.50-11.30 Eric PENET, Lille 3/IRHIS, L'Architecture concentrationnaire : une forme spécifique d'écriture de la Weltanschauung nazie

11.30-12.10 Agnès TRIEBEL, BDK (Paris), « Dessine moi un camp » ou le regard d’un enfant déporté sur le système concentrationnaire.

12.10-12.30 Discussion et clôture du colloque.

 

BULLETIN D’INSCRIPTION

NOM :____________________________ PRENOM :_______________________________ Mail :_____________________________

Adresse postale :__________________________ ________________________________________ Tél._____________________

 

Inscription au colloque : 15 euros sauf moins de 25 ans Les repas sont payants : Merci d’entourer la réponse utile (l’inscription au repas doit être envoyée avant le 25 février). jeudi midi : 20 euros vendredi midi : 20 euros TOTAL : Merci de libeller votre règlement à l’ordre de l’ « Institut Catholique de Lille », et de l’envoyer à Faculté de Théologie, à l’attention de Mme C. Leblanc, 60 Bd Vauban – CS 40109 – 59016 LILLE Cédex. L’inscription, même gratuite, est demandée. Merci de votre compréhension.

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28 novembre 2015 6 28 /11 /novembre /2015 15:46

 

 

 

Colloque international interdisciplinaire

 

L’écriture à l’épreuve de la déportation

 

du 10 au 12 mars 2016 à l’Université catholique de Lille

 

L’écriture est fondamentalement une mise en forme de la vie. Si l’enfant passe par la forme des lettres pour inscrire les mots qui formeront ensuite des phrases, un texte, puis un récit, les civilisations se caractérisent aussi par la mise au point d’un système graphique qui leur permettra d’inscrire ce qui se vit dans l’histoire, ce qui se fera pendant plusieurs millénaires par le travail de la main. L’écriture devient ainsi la trace de ce qui se vit, de ce qui s’est vécu. Dans le contexte des camps de concentration, l’écriture prend une toute autre dimension. Elle commence par être la devise du camp, « A chacun son dû » pour Buchenwald, « Le travail rend libre, pour Auschwitz et Dachau. Pourquoi une telle étiquette ? Les slogans seront nombreux et sont les piliers de l’idéologie nazie : « Les Juifs sont notre malheur », lit-on sur des banderoles entourant un meeting antisémite le 15 Août 1935 au Sportpalast de Berlin. Ces étiquettes, ces slogans vont se graver dans les esprits pour motiver la haine de l’autre et justifier sa destruction. Ils deviennent une référence. Cette référence, on la retrouve aussi dans le serment que prête un Eichmann dépossédé de lui-même et livré corps et âme à l’injonction de crime de nombre avant qu’il ne soit reconnu « crime contre l’humanité », un Eichmann qui n’avait même pas lu ce qu’écrivit Hitler dans mein Kamf pour annoncer son programme. En regard de ce serment conduisant chacun à devenir criminel, on trouve le serment courageux des déportés rassemblés une dernière fois sur la place d’appel, lors de la libération des camps. Chacun s’engage alors à lutter pour « l’écrasement définitif du nazisme ». L’écriture se retrouve ensuite dans le matricule attribué ou gravé dans la peau, comme cela se fit à Auschwitz. L’Homme, réduit au rang de bétail, est tatoué et doté d’un numéro qui le marquera toute sa vie et marquera la vie de ses descendants en quête perpétuelle de ce qui a été perdu sous le sceau de la déshumanisation. Certains déportés décideront même de faire inscrire ce matricule sur leur carte d’identité, comme s’il était à vie entré dans leur existence. L’écriture est aussi l’écriture des lois qui ont permis de justifier au niveau de l’état la mise en place de la destruction massive de millions d’hommes, de femmes et d’enfants. L’écriture juridique se retrouve ensuite, en miroir dans les procès des grands criminels contre l’humanité : il faut reconstruire les faits, essayer de comprendre les mécanismes, et annoncer la sentence qui va rayer à jamais le nom du bourreau du royaume de l’existence ou lui imposer une peine modérée. Enfin l’Ecriture, la foi, la croyance en une transcendance, quelques soient les religions, pratiques spirituelles ou fraternelles, un récit par lequel l’esprit peut se déplacer dans un univers différent, inspiré et trouver comme un menu soulagement du corps ou la force de résister. Nous souhaitons interroger ici le rôle de l’Ecriture dans ce contexte d’une souffrance extrême du camp de concentration. Terminons à présent ce panorama, sans qu’il puisse toutefois se clore, par l’écriture des journaux intimes, des fragments, des poèmes, des récits de vie. Certains seront écrits pendant la déportation et gardés comme témoignages, d’autres ne pourront s’écrire que très longtemps après alors que s’écrira l’Histoire. On constatera à quel point l’écrit se différencie de l’oral. Les réponses aux questionnaires que nous avons pu rassembler les années précédents sont d’une nature très différente de celle des témoignages oraux que l’on a pu recueillir. Des chercheurs de France et de Navarre, d’Europe et d’Outre continent apporteront leur concours à la réflexion pour nous permettre de nous représenter cette question essentielle de l’écriture dans le contexte de la déportation.

L'objectif de ces études sur la déportation, sur la barbarie dont l'homme est capable est aussi de proposer des outils pour comprendre le monde actuel. Le colloque ne sera donc pas en rupture avec notre présent et bien des liens seront proposés qui permettront de comprendre un peu mieux la société contemporaine.

 

Pour tout renseignement ou inscription contacter : cathy.leblanc@univ-catholille.fr

Tél. 06.82.54.95.07 -

Voir aussi www.cathyleblanc.fr

Droit d’entrée : 5 € pour les étudiants / 20 € pour non-étudiants / Gratuit pour demandeurs d’emploi

 

 

Chaque colloque est publié.  "Le Pardon à l'épreuve de la déportation" est sorti en septembre aux éditions du Geai bleu - Il est disponible sur commande à legaibleu@orange.fr ou sur amazon.fr ISBN : 978 291 467 0760 – 24.50€

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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 10:11

CITEPHILO – CITEPHILO - CITEPHILO – CITEPHILO 

Vendredi, 20 Novembre, 2015 - 19:00 - 21:00

« Peut-on pardonner le pire… ? »

 

En partenariat avec la ville de Bouvines et le Monastère de Bouvines « Communauté du chemin neuf » -
 

Libraire partenaire : Tirloy
 

Cathy Leblanc, professeur des universités catholiques en philosophie à « La Catho ».
 

A notamment publié : Le pardon à l'épreuve de la déportation (Le geai bleu)
 

Jean-François Rey, professeur honoraire de philosophie, président de l’association PhiloLille, organisatrice de Citéphilo
 

Animation : Jean-Michel Hennebel, docteur en philosophie

 

Quel est l’état d’esprit de ceux qui ont été soumis à une souffrance extrême, dans une situation programmée par un pouvoir d’état ? Comment ces personnes retrouvent-elles des repères dans un monde de nouveau apaisé ? Ce monde peut-il seulement s’apaiser pour elles ? La notion de pardon sert ici de repère, permettant au déporté qui a survécu de se positionner à l’égard d’un pouvoir criminel appliquant le programme antipolitique de l’extrême droite nazie. Certains comme Sam Braun, trouvent dans « le pardon » une façon de se retrouver eux-mêmes. D’autres, comme Marie-José Chombart-de-Lauwe, responsable de la « pouponnière » de Ravensbruck, ne peuvent même pas imaginer ce que recouvre ce terme. Résultat d’un travail théorique et de terrain, cette étude s’interroge sur le sens et la portée de la barbarie comme sur l’extraordinaire pouvoir de la résistance humaine.

Monastère de Bouvines - 770 rue Félix Dehau – Bouvines

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18 septembre 2015 5 18 /09 /septembre /2015 09:41

Il est sorti !

Une collection inédite voit le jour. Des historiens, des philosophes, psychologues, anthropologues, et théologiens des quatre coins du monde, se rencontrent dans un colloque annuel organisé par le centre de recherche sur la barbarie et la déshumanisation (CRIBED) dirigé par Cathy Leblanc, à l’Université catholique de Lille. Ils cherchent à comprendre la vie du déporté dans les camps, soixante-dix ans après l’expérience de déportation et de souffrance extrême. Pour cela, ils se concentrent sur des thèmes majeurs de la quotidienneté : le pardon, le corps, la fraternité, l’écriture…

Le pardon étudié dans ce premier ouvrage, représente un repère fondamental quant à la façon dont le déporté peut se positionner psychiquement après son expérience. En effet, le pardon est une manière d’être vis-à-vis d’autrui, mais c’est aussi une façon d’être soi. Il constitue un véritable exercice auquel chacun se livre de façon différente. Le refus du pardon est aussi une façon de survivre après l’impossible. Le plus : en annexe, des dizaines de témoignages des déportés qui ont accepté de répondre à un questionnaire ciblé.

Les auteurs : Jean-Luc BLAQUART, Charles COUTEL, Stanislas DEPREZ, Dominique DURAND, Dominique FOYER, Cathy LEBLANC, Christophe PERRIN, Michel PIERRE, Serge RAYMOND, Marie-France REBOUL, Karl THIR, Pol VANDEVELDE, Dominique VERBEKEN.

Prix : 24, 50 euros / 288 pages. ISBN : 978 291 467 0760

En vente sur commande à :

legeaibleu@orange.fr

Ou écrire à :

Geai Bleu Editions

166 RDC Avenue de Bretagne

59000 LILLE

En vente directe au

secrétariat de la Faculté de théologie

Université catholique de Lille

60 rue du Port

59000 LILLE

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18 avril 2015 6 18 /04 /avril /2015 12:59

70ème anniversaire de la libération du camp de Buchenwald

Ce weekend avaient lieu de nouveau et comme chaque année, un immense rassemblement fraternel à Buchenwald. Ainsi que l’indique l’expression que l’on utilise couramment, Buchenwald est devenu l’appellation d’un lieu un peu comme on parle d’une ville : on va à Paris, à Berlin ou à Londres. Pourtant on ne va pas à Buchenwald comme on va à Paris, à Berlin ou à Londres car Buchenwald n’est pas tout à fait un lieu, c’est une forêt de hêtres où le non-être a englouti des dizaines de milliers d’existences. Buchenwald n’est pas un village mais le nom désigne la forêt dans laquelle un régime criminel officiel et légitime s’est rendu coupable de crime contre l’humanité. Et si Buchenwald est devenu comme le nom d’une ville c’est parce qu’il fut la destination de dizaines de milliers de personnes qu’on allait faire mourir : 56000 au total.

Commémorations

Quatre-vingt-neuf déportés étaient présents, tous très âgés, mais maintenus par la volonté indestructible de faire connaître encore et encore ce qui s’est produit là, dans ce coin de nature où deux siècles auparavant un certain Goethe rédigea son Faust. Au beau milieu du sordide camp de Buchenwald, se trouve en effet, un autre lieu que l’on désigne sous l’appellation d’arbre de Goethe qui constituait pour les déportés le signe d’une malédiction. On disait dans le camp que lorsque cet arbre serait détruit, le camp serait libéré. Quelle étrange relation que celle de Goethe, de Faust et du camp où l’on a volé l’âme de tant de personnes ! Vendre son âme au diable contre une jeunesse éternelle ; c’est aussi d’un plan véritablement diabolique que les prisonniers furent victimes dans ce lieu. On raconte que peu de temps avant la libération du camp, il y eut un orage qui foudroya l’arbre de Goethe. Comment concevoir tout ce sens, ces relations ? Annonce ? Préfiguration ? La plus cruelle attente devant la plus sordide entreprise. Nous sommes en 2015, qui n’a rien de l’an de grâce 2015 comme pourrait le dire la formule. Mais, en dépit des circonstances, des difficultés humaines, sociales, et économiques, une fois encore, tout le monde était au rendez-vous pour les cérémonies. Chaque année tout le monde fait le voyage. Pourquoi ? Quel sens cela a-t-il ?

Commémorations

Au sortir du camp, rassemblés une dernière fois sur la place d’appel du haut de leur 35 ou 40kg les déportés ont prêté serment pour dire leur volonté et leur engagement dans une lutte sans appel contre la barbarie et toute forme de régime totalitaire et criminel. Cette lutte a pris la forme de ce que l’on nomma un « travail de mémoire » (et non un devoir de mémoire car chacun prenait le libre engagement de s’y adonner). Il consista à témoigner le plus possible et en tous lieux des faits qui avaient été vécus. C’est ainsi que les anciens déportés parcoururent les écoles pour dire aux enfants ce dont ils avaient été victimes et ce qui s’est produit. Le message peut se formuler de la façon suivante : soyons attentifs et vigilent : l’homme est capable du pire quand il s’appuie sur l’intolérance et la haine et surtout la haine raciale. C’est ainsi que les cérémonies de mémoire ont recouvert un double aspect : celui d’un recueillement et celui d’une mise en garde. L’idée est que conscient des atrocités qui peuvent surgir, on fasse attention à la différence. L’idée est également de penser que quiconque se joindra au recueillement sera capable de l’empathie qui nous garantit une humanité paisible et harmonieuse. Car l’empathie est bien ce dont ont été dépourvus les bourreaux. Et il y a des méthodes très précises pour soustraire leur capacité d’empathie à ceux qui doivent devenir des bourreaux. Cela implique une rupture de la capacité de lien que porte en principe l’empathie produite par le jeu des neurones miroirs ainsi qu’ont pu le révéler les travaux de René Girard.

Commémorations

L’idée des commémorations, du travail de mémoire mais aussi des travaux réalisés sur ces événements, c’est aussi d’essayer de comprendre les mécanismes par lesquels on survit, par lesquels on devient capable du pire, de l’impensable, de l’impossible et de l’inacceptable. Comment un être humain peut-il franchir de telles limites ? Comment un médecin peut-il en venir à s’adonner à des expériences sur des cobails humains qu’il fait atrocement souffrir.

Parmi les différentes étapes des commémorations se trouve une visite guidée du camp et un lieu dans lequel on a perpétré tant de crimes et tant d’horreurs n’est pas comparable à n’importe quel lieu. Il y a quelque chose qui reste, quelque de froid, d’effroi et de lourd. La temporalité de la visite n’est pas non plus assimilable à la temporalité d’une visite touristique. C’est un peu comme s’il y avait une mémoire du lieu ou comme si chaque lieu possédait une matérialité abstraite, invisible mais perceptible qui se transforme en fonction de ce qui est vécu.

Il faut dire qu’il fait très froid à Buchenwald. On se trouve sur une plaine directement exposée au vent du Nord et l’on ne peut pas penser que ce lieu ait été choisi au hasard. Alors que le temps était des plus clément -il fit jusque 28 degré vendredi dernier à Weimar- on sent le froid tomber sur ses épaules dès que l’on arrive sur ce que l’on a désormais nommé « la route du sang ». Il s’agit du chemin que parcouraient les déportés arrivés en gare de Weimar pour rejoindre le camp. C’est le long de cette route forestière que furent plantés des arbres fruitiers afin de commémorer la mémoire de valeureux prisonniers comme Marcel Paul, communiste français, grand résistant ou encore Otto Kipp, antifachiste allemand.

 

Commémorations

Dans la forêt, pour la cérémonie de plantage des arbres qui eut lieu le samedi, des fauteuils et des couvertures avaient été préparés devant l’un des arbres, celui de Otto Kipp. Dans le camp, on inaugura également une plaque pour les déportés espagnols alors que l'année dernière, l'inauguration commémoraient les aviateurs canadiens dont faisait partie Ed Carter Edwards.

Commémorations

Alors que les discours des autorités et de personnalités étaient présentés, les anciens déportés écoutaient attentivement. La souffrance occasionnée par le crime de masse n’a pas de limites et il se produit toujours, lors des commémorations, des manifestations inattendues que l’on a soin de respecter. On remarque ainsi un vieil homme portant une kippa avec un placard autour du coup et la dénonciation des actes de barbarie nazie. Il apporte des bouquets de jonquilles aux anciens déportés, leur donne une bougie et leur demande de signer son livre, ce que chacun fait gentiment. La gentillesse et la fraternité viennent réchauffer le lieu, tout comme les interventions des écoliers et collégiens présents chaque année lors des cérémonies. Cette fois, c’est un jeune homme qui a joué un morceau de violon. La presse allemande est elle aussi toujours au rendez-vous pour donner écho à ces cérémonies. On ne saurait donc prétendre, comme cela est fait parfois que l’Allemagne veut ignorer ce qui s’est produit pendant le IIIème Reich. Les autorités allemandes, locales et nationales sont très actives.

Commémorations

Chaque année et continuellement c’est un musée qui se construit avec des expositions d’objets nous ouvrant sur la vie mais aussi les réalisations les plus inattendues de ces pauvres déportés. Cette année, à la suite d’un immense travail de recherche, mais aussi un travail politique de conventions, de prêts, et tout ce côté administratif et parfois lourd qui peut accompagner une exposition, l’association française de Buchenwald Dora et Kommandos en la personne extrêmement dévouée d’Agnès Triebel et de concert avec Gisèle Provost, a pu proposer une exposition des médailles gravée par Pierre Provos, un résistant français interné au camp de Buchenwald en janvier 1944.

Voir : http://cnrdbarbusse2012.blogspot.com/2012/03/etre-solidaire.html

Cette journée du samedi se prolongea à Weimar, au théâtre où l'on organisait une soirée de très grande qualité avec une pièce de théâtre : Die Soldaten, des ateliers avec des anciens déportés qui se mettaient au service des étudiants pour répondre à leur question, puis de la musique de jazz, musique interdite par le troisième Reich. Le dimanche eurent lieu les grandes commémorations dans le camp de Buchenwald avec les discours publics des anciens déportés et des autorités (cf. article de l'année dernière).

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5 avril 2015 7 05 /04 /avril /2015 10:06

La fraternité à l’épreuve de la déportation

Par Cathy Leblanc, Professeur en philosophie

espace Marx, 6bis rue Salengro - Hellemes

métro marbrerie.

le jeudi 16 avril 2015 à 18.30

sur invitation de Pierre Outeryck et sous la présidence d'honneur de Sonia Frimat, présidente de l'association des déportés et internés résistants et patriotes (ADIRP59)

Dans la série des colloques « à l’épreuve de la déportation », une conférence grand public sera proposée jeudi 16 avril à 18.30 à l’espace Marx de Lille. L’objectif est de partager les études thématiques qui ont été réalisées ces dernières années afin de faire apparaître la singularité de l’expérience concentrationnaire.

Par le terme de fraternité, on entend, solidarité, amitié, sollicitude, entre-aide. A travers ce terme, on voit aussi comment s’organise les liens entre les victimes des camps. Mais on observe tout également l’absence de lien et l’on comprend pourquoi il est impossible de tisser des liens pour des raisons très précises.

Dans cette conférence, je ferai le bilan de ce qui a été appris lors du colloque de l’année dernière en m’appuyant sur les précieuses réponses qu’ont bien voulu me faire parvenir les déportés, que je remercie très vivement.

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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 14:29

Colloque international interdisciplinaire

Du 10 au 12 mars 2016

à l’Université catholique de Lille

« L’écriture à l’épreuve de la déportation »

L’écriture est fondamentalement une mise en forme de la vie. Si l’enfant passe par la forme des lettres pour inscrire les mots qui formeront ensuite des phrases, un texte, puis un récit, les civilisations se caractérisent aussi par la mise au point d’un système graphique qui leur permettra d’inscrire ce qui se vit dans l’histoire, ce qui se fera pendant plusieurs millénaires par le travail de la main. L’écriture devient ainsi la trace de ce qui se vit, de ce qui s’est vécu.

Dans le contexte des camps de concentration, l’écriture prend une toute autre dimension car elle n’indique plus la construction de l’humanité mais sa destruction. Elle commence par être la devise du camp, « A chacun son dû » pour Buchenwald, « Le travail rend libre, pour Auschwitz et Dachau. Pourquoi fallait-il une devise à ces camps, les temples de la dégradation à l’image du temple de Delphes, dans l’antiquité grecque, portant la devise « connais-toi toi-même », qui était, lui, celui de l’élévation. Pourquoi une étiquette ? Les slogans seront nombreux et sont les piliers de l’idéologie nazie : « Les Juifs sont notre malheur », lit-on sur des banderoles entourant un meeting antisémite le 15 Août 1935. Ces étiquettes, ces slogans vont se graver dans les esprits pour motiver la haine de l’autre et justifier sa destruction. Ils deviennent une référence.

Cette référence, on la retrouve aussi dans le serment que prête un Eichmann dépossédé de lui-même et livré corps et âme à l’injonction de crime de nombre avant qu’il ne soit reconnu « crime contre l’humanité », un Eichmann qui n’avait même lu ce qu’écrivit Hitler dans mein Kamf pour annoncer son programme. En regard de ce serment conduisant chacun à devenir criminel, on trouve le serment courageux des déportés rassemblés une dernière fois sur la place d’appel, lors de la libération des camps. Chacun s’engage alors à lutter pour « l’écrasement définitif du nazisme ».

L’écriture se retrouve ensuite dans le matricule attribué ou gravé dans la peau, comme cela se fit à Auschwitz. L’Homme, réduit au rang de bétail, est tatoué et doté d’un numéro qui le marquera toute sa vie et marquera la vie de ses descendants en quête perpétuelle de ce qui a été perdu sous le sceau de la déshumanisation. Certains déportés décideront même de faire inscrire ce matricule sur leur carte d’identité, comme s’il était à vie entré dans leur existence.

L’écriture est aussi l’écriture des lois qui ont permis de justifier au niveau de l’état la mise en place de la destruction massive de millions d’hommes, de femmes et d’enfants. L’écriture juridique se retrouve ensuite, en miroir dans les procès des grands criminels contre l’humanité : il faut reconstruire les faits, essayer de comprendre les mécanismes, et annoncer la sentence qui va rayer à jamais le nom du bourreau du royaume de l’existence.

Il importe aussi de considérer l’Ecriture, la foi, la croyance en une transcendance, quelques soient les religions, pratiques spirituelles ou fraternelles, un récit par lequel l’esprit peut se déplacer dans un univers différent, inspiré et trouver comme un menu soulagement du corps ou la force de résister. Nous souhaitons interroger ici le rôle de l’Ecriture dans ce contexte d’une souffrance extrême du camp de concentration.

Terminons à présent ce panorama, sans qu’il puisse toutefois se clore, par l’écriture des journaux intimes, des fragments, des poèmes, des récits de vie. Certains seront écrits pendant la déportation et gardés comme témoignages, d’autres ne pourront s’écrire que très longtemps après alors que s’écrira l’Histoire. On constatera à quel point l’écrit se différencie de l’oral. Les réponses aux questionnaires que nous avons pu rassembler les années précédents sont d’une nature très différente de celle des témoignages oraux que l’on a pu recueillir.

Des historiens, philosophes, sociologues, anthropologues, théologiens, chercheurs en littérature, psychologues, de France et de Navarre, d’Europe et d’Outre continent apporteront leur concours à la réflexion pour nous permettre de nous représenter cette question essentielle de l’écriture dans le contexte de la déportation.

Renseignements : cathy.leblanc2@wanadoo.fr ou au 06.82.54.95.07 – Le programme sera disponible sur le blog suivant : www.cathyleblanc.fr

Inscriptions : 20 euros / gratuite pour étudiants et moins de 25 ans

Conseil : il est préférable de réserver le plus tôt possible.

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 17:44
Droit et histoire - conférence de Michel Pierre (historien)

Conférences de Michel Pierre (historien) à l'Université Catholique de Lille

A propos de l'affaire Seznec

18 mars 2015 à la Faculté de Droit.

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12 février 2015 4 12 /02 /février /2015 11:09

UNIVERSITE CATHOLIQUE DE LILLE

Faculté de Théologie – salle 247

 

LES RENCONTRES DU CRIBED

(Centre de recherche international sur la barbarie et la déshumanisation)

 

- De la phénoménologie à l’humain –

Avec la participation exceptionnelle de :

 

De 15.00 à 17.00

Christophe Perrin, FNRS, Université de Louvain-La-Neuve

« Le souci de l’amour chez Heidegger »

 

De 17.00 à 19.00

Pol Vandevelde, Professeur à l’Université de Marquette, à Milwaukee, USA.

« Pourquoi faut-il un moment narratif et imaginatif dans le récit de l’action et de l’événement? Ricœur et Davidson.

 

Entrée libre et gratuite

Pour toute information, contacter Cathy Leblanc

cathy.leblanc@icl-lille.fr Tél. 06.82.54.95.07

 

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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 09:01

Dépêchez-vous de vous inscrire ! Il reste des places pour :

 

"LE CORPS A L'EPREUVE DE LA DEPORTATION"

12-13-14 mars 2015

Université catholique de Lille - 60 Bd Vauban - 2ème étage – salle 247

 

Coût : 20 € pour les 3 jours gratuit pour les étudiants et moins de 25 ans

Renseignements & Inscriptions : 06 82 54 95 07

ou colloque.corps.2015@orange.fr

 

1ère journée « Penser le corps pour panser le corps »

Jeudi 12 mars 2015 

9.30 • Accueil

10.00-10.40 • Introduction par Cathy Leblanc , Philosophe, UCLille, CRIBED, « Comment et par quoi suis-je là : corps et présence »

10.40– 11.00 • Discussion

11.00– 11.40 • Christophe Perrin, Philosophe, FNRS, Université Catholique de Louvain-La-Neuve, « Comme un ilote en son martyre, phénoménologie du corps déporté »

11.40-12.00 • Discussion

Pause Déjeuner

14.00-14.40 • Pol Vandevelde, Philosophe, Université de Marquette à Milwaukee (USA), « Les frontières sociales de notre corps vécu »

14.40-15.00 • Discussion 15.00-15.40 •Stanislas Deprez, Anthropologue, UCLille, Directeur de l’IPSR, « Marquer les corps, effacer les traces »

15.40 – 16.00 • Discussion

Pause

16.20 à 17.00 • Jean-François Fayard, Historien, EHESS, « Corps détenu, corps supplicié en Droit français de l’Ancien Régime à la suppression de la peine de mort »

17.00 à 17.30 •Discussion

 

2ème journée «Le corps vécu et le corps représenté »

Vendredi 13 mars 2015

Approches psychiatrique et psychologique

10.00-10.45 • Serge Raymond, Psychologue-expert, Fondation pour la Mémoire de la Déportation. « Le rapport au corps du déporté : sur les chemins de l’ab-surde »

10.45-11.00 • Discussion

11.00 – 11.40 • Marjorie Lombard, Psychologue, CHR /ICL, « Le corps singulier-pluriel »

11.40-12.00 • Discussion

Pause Déjeuner

Approches littéraires et artistiques

14.00-14.40 • Marie-France Reboul, Historienne, Association Buchenwald-Dora & Kommandos,   « Le déporté en son image. »

14.40-15.00 • Discussion

15.00 – 15.40 • Corinne Benestroff, Docteur en littérature, psychologue, Université de Paris 8 « Le grand voyage ou le corps des voix »

15.40-16.00 • Discussion

Pause

16.15-17.00 • Dominique Durand, Président de l’association des anciens déportés de Buchenwald-Dora & Kommandos, « L'exploitation économique du corps »

17.00-17.30 • Discussion

 

3ème journée « Le corps, son histoire, son droit »

Samedi 14 mars 2015

9.00-9.30 • Marie-Joseph Bonnet, Historienne, Présidente AFMD-75 « Ce ne sont plus des seins, ce sont des martyres ! » Approche de la question de la sexualité concentrationnaire.

9.30 à 9.45•Discussion

9.45 à 10.30•Ken Daimeru, Historien, Université de Paris 10, « La déportation des ‘femmes de réconfort’ »

10.30 à 10.45•Discussion

Pause

11.00 à 11.40•. Sylvie Humbert, UCLille , Histoire du Droit et des institutions, « Déportation et transportation ».

11.40-12.00 •Discussion

 

BULLETIN D’INSCRIPTION A REMPLIR ou RECOPIER NOM :________________________________________ PRENOM :____________________________________

Si vous avez été déporté, dans quel camp ?__________ _____________________________________________ _____________________________________________

ADRESSE POSTALE :___________________________ _____________________________________________ _____________________________________________ _________________________________Tél._________

ADRESSE MAIL :_______________________________ _____________________________________________

Inscription au colloque : 20 euros sauf étudiants et moins de 25 ans

TOTAL :

Merci de libeller votre règlement à l’ordre de l’ « Institut Catholique de Lille », et de l’envoyer à Faculté de Théologie, à l’attention de Mme C. Leblanc, 60 Bd Vauban – CS 40109 – 59016 LILLE Cédex. L’inscription, même gratuite, est demandée. Merci de votre compréhension.

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  • : Enjeux métaphysiques
  • : Blog de Cathy Leblanc, professeur en philosophie à l'Institut catholique de Lille. Thèmes de recherche : la barbarie et la déshumanisation, la phénoménologie heideggerienne. Contact : cathy.leblanc2@wanadoo.fr Pas d'utilisation de la partie commentaires pour avis publicitaire svp.
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