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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 11:32

75ème anniversaire de la libération du camp de Buchenwald

            Il y a 75 quinze ans, on découvrait avec horreur ce qui s’était produit dans les camps de concentration nazis. On découvrait l’horreur dont est capable le genre humain. A la sortie des camps, les survivants furent rapatriés à l’hôtel Lutétia, à Paris, dans un état que les mots auront du mal à décrire. La lumière était éteinte dans leur regard.

            Les procès de Nuremberg intervinrent peu de temps après et durèrent jusque 1946. Lors de ces procès, on dût imaginer un nouveau chef d’inculpation. Ce à quoi s’étaient livrés les bourreaux nazis n’était pas seulement des crimes. Raphaël Lemkin, un juriste polonais émigré aux Etats Unis forge en 1943 le terme « génocide ». Le 17 novembre 44, le New York Times écrit :

« Une analyse des lois et des décrets promulgués par le gouvernement nazi dans les zones conquises de l’Europe vient d’être publiée par le Docteur Raphael Lemkin, un juriste polonais à présent dans ce pays, dans un livre intitulé Les règles fondamentales dans l’Europe occupée. »

            Il fallut des années, des dizaines d’années pour commencer à comprendre comment l’horreur avait été possible et s’il est un point essentiel, c’est celui qui concerne le droit. Ce sont des lois de plus en plus liberticides et criminelles qui furent votées et mises en œuvre pour aboutir à la pire déshumanisation que le monde avait vécue. Aussi, est-ce sans doute vis-à-vis des lois qu’il faut être aujourd’hui le plus vigilant afin de vérifier si elles garantissent la dignité et la reconnaissance de chacun en son humanité.

            Outre la compréhension de l’escalade, des rouages de cette industrie criminelle politique, il fallait aussi réfléchir à la manière d’empêcher une réitération des faits tout comme honorer les très nombreuses victimes.  

            C’est pourquoi, à partir de 1949, les déportés décidèrent de retourner régulièrement dans les camps où ils avaient été faits prisonniers et où douze millions de personnes ont été assassinées. Douze millions de personnes ! Imaginons-nous aujourd’hui ce que cela représente. Alors que nous sommes terrorisés par le Covid-19 qui a fait en France à ce jour près de 12000 morts, imaginons ce que représente l’assassinant de douze millions de personnes ! Imaginons la détermination qu’il a fallu pour venir à bout de cette entreprise diabolique ! Car elle a été pensée et voulue jusqu’au bout. Elle a duré. Elle a été organisée, planifiée. Imaginons aussi l’intensité de l’horreur en la comparant aujourd’hui avec l’effroi que nous éprouvons lorsque nous prenons quotidiennement connaissance de notre situation sanitaire.

            La Déportation, l’extermination des personnes n’est pas seulement un fait historique que l’on classe parmi les dates de notre histoire. Elle est aussi un fait anthropologique qui nous indique qu’à un moment donné, les hommes sont capables de se détruire les uns les autres ou de produire leur anéantissement. La crise qui fait rage aujourd’hui nous rappelle que lorsqu’on menace les équilibres naturels, que l’on supprime l’habitat animal, que l’on engrange des forêts entières à des fins de consommation, des mutations peuvent avoir lieu.

        Après la libération des camps, la fin de la guerre, se mirent donc en place des « pélerinages ». Ils consistèrent pour ceux qui n’étaient pas encore des « anciens déportés », mais des prisonniers de misère juste libérés, à retourner sur les lieux de l’emprisonnement. Pourquoi ? C’était en mémoire de leurs disparus, familles, amis. C’était pour retrouver cette part d’eux-mêmes que jamais ils ne retrouveraient. C’était aussi pour initier un mouvement de rappel pour que personne n’oublie jamais ce qui s’était produit dans ces camps sordides.

          Dans le numéro 375 du Serment, le journal de l’association des anciens déportés de Buchenwald-Dora et Kommandos, rédigé par Dominique Durand, président du comité international de BDK, Olivier Lalieu, président de l’Association Française Buchenwald, Dora et Kommandos cite Guy Ducoloné, ancien résistant communiste déporté à Buchenwald, et ancien président de l’association :  

« Nous pouvons être utiles par nos témoignages pour empêcher l’oubli de prendre le dessus. Nous le pensons d’autant plus que notre tâche est encore inachevée. Les nostalgiques de la croix gammée existent toujours, quelle que soit l’image qu’ils portent. Ils voudraient bien sûr faire oublier ou pour le moins, dans le présent, banaliser la Résistance et la Déportation. (…) Nous pouvons mettre en échec ces idées et menées séditieuses. »

Il s’agit d’un entretien que Guy Ducoloné donnait le 26 août 2008 pour l’Humanité, à Olivier Meyer.

        Pour la première fois cette année, nous sommes privés des manifestations de commémoration et qui plus est, celle qui devait se tenir la semaine dernière célébrait le 75ème anniversaire de la libération des camps. Elle était sans doute plus importante qu’à toute autre époque puisque les pensées liberticides, xénophobes, antisémites refont surface et s’installent de nouveau politiquement et légalement.

                 Que sera l’avenir ? On ne peut ni ne doit sans doute le prédire mais la mise en place des mesures dites « de distanciations sociales », si elles sont absolument nécessaires risquent pour le moins de nourrir le mépris de l’altérité qu’a si bien cultivé le National Socialisme allemand, mais aussi les mouvements d’extrême-droite apparentés.

                  Que sera l’avenir, à plus long terme ? Dans un entretien qu’il donnait sur France Inter le mercredi 25 mars, Boris Cyrulnik parlait de la manière dont nous sommes contraints d’enterrer nos défunts, sans accompagnement, sans célébration. On voit aujourd’hui la manière dont se constituent les morgues à New York : des corps sont simplement glissés dans des bâches et, sans davantage de soin, placés dans des cercueils rassemblés dans une gigantesque fosse commune. Le fait de ne pas accompagner les morts nous procurera un sentiment de culpabilité, nous dit le psychiatre, troublant nos vies et induisant des échecs pseudo-volontaires.

                Au-delà de la question traumatique, ceci rejoint la question de la mémoire qui est l’objet de cet article. Pour faire mémoire, il faut se rassembler, commémorer par des rites, par des symboles. Cette crise sanitaire nous prive de ces possibilités, comme si, mais seulement comme si, les corps perdaient tout ce qu’ils avaient de sacré. Le risque ici est bien sûr celui de la banalisation de la dépouille, à plus long terme puisque nous avons franchi un seuil : nous avons osé faire ce que jamais nous n’avions osé faire. Un corps est la dépouille d’une vie éteinte, d’une vie qui continue de vivre dans le cœur et l’esprit des proches. Ne l’oublions pas. Les accompagner tout au long de la préparation à l’inhumation, c’est aussi pouvoir les asseoir correctement dans notre mémoire et notre coeur. C’est aussi en cela que consiste le travail de deuil.

            Faute d’avoir pu être présente, je voudrais ici honorer deux personnes dont les décès ont été portés, cette semaine à ma connaissance, dans le monde de la déportation :

Tout d’abord, le mari de Lily. Lily, c’est Lily Leignel, née Rosenberg, déportée à Ravensbrück alors qu’elle était jeune adolescente. Du haut de son grand âge, Lily ne cesse de faire œuvre de témoignage, en France et à l’étranger pour éviter à toute fin toute force que la barbarie ne reprenne. Son mari est décédé il y a peu et les mesures de confinement n’ont pas permis que nous l’accompagnions.

Et puis, je voudrais rendre hommage à Gérard Pierré, jésuite, qui passa quelques mois de sa jeunesse dans le camp de Dachau de 1944 à1945. Il s’est éteint dans son sommeil et a été inhumé dans la solitude du confinement, ce Mardi 7 avril à 10h30, sans que ses compagnons, jésuites, eux aussi confinés, ne puissent être présents… .

Gérard Pierré fut jeune aumônier dans ce camp. Il y reçut des personnes de toutes confessions, y compris des musulmans et fit œuvre d’un œcuménisme éclairé.

A sa sortie, il intégra le noviciat de province de Champagne, puis il consacra sa vie au service du monde de la technique et des travailleurs, à l’ICAM, puis à Troyes, au musée de la technique.

 

               Voilà donc, la déshumanisation dans laquelle nous sommes plongés les uns les autres, loin les uns des autres, vulnérables les uns comme les autres. Mais du fond de cette vulnérabilité, nous devons rester vigilants pour travailler au retissage social et surtout lutter contre la défiance qui pourrait surgir à l’issue de la crise, les uns envers les autres comme on le voit déjà au regard de la situation de certains soignants chassés de leur immeuble. Nous aurons beaucoup à faire, beaucoup à repenser tout en prenant garde à la résurgence du Virus.

              Et si nous devons associer ceci à l’esprit de Pâques, à l’esprit de renaissance, alors que cette renaissance soit le lieu d’une nouvelle sagesse et d’une nouvelle générosité, d'un regard nouveau sur l'altérité.

Cathy Leblanc

 

 

 

 

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21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 18:13

Voilà que nous nous avançons encore un peu dans la crise et que se révèlent les points épineux.

Tout d’abord, la manière de contenir l’épidémie… chacun est confiné chez lui, seul ou en famille, ce qui ne va pas de soi, et qui plus est en France où l’une des caractéristiques du comportement est de toujours tenter de détourner la loi ou l’obligation. C’est comme ça. C’est une tendance, peut-être une habitude née de l’esprit des Lumières. En effet, l’esprit de contradiction seul permet un jugement juste. Si l’on n’a pas essayé de trouver l’os dans un raisonnement, on n’a pas mis ce raisonnement à l’épreuve et sa validité n’est que relative. Mais cela est devenu une habitude dans les coins et recoins des comportements des gens qui vivent en France. A quoi reconnaît-on un Français à un feu de circulation ? Eh bien, il traverse s’il est rouge mais qu’il n’y a pas de voiture. L’Allemand attend que le feu soit vert. C’est encore vrai dans le Bade Wurtemberg, cela change en Rhénanie, mimétisme oblige. Suivre sans questionner est « ridicule ». On ne peut porter là-dessus aucun jugement moral car on n’est pas dans le bien ou dans le mal.

Cela dit, ceci ne serait pas si grave si ceci était accompagné d’une vie réglée pour des personnes qui ont réussi à acquérir une forme d’autorité sur eux-mêmes. Je n’irai pas jusqu’à la posture kantienne, qui veut que la liberté soit l’autonomie de la volonté, et même si j’y trouve beaucoup de justesse. Il reste que lorsqu’elles n’ont pas d’obligation ou de cadres, beaucoup de personnes sont tout simplement perdues. Leurs références disparaissent. Et la responsabilité ayant d’une certaine façon déserté la famille au profit d’une autre forme de vivre-ensemble, comment régler une vie de famille lorsque chacun est présent en même temps que les autres au sein du foyer ?

Les enfants s’agitent, ne tiennent pas en place. Les plus grands s’ennuient, même s’ils disposent de moyens numériques. Les parents essaient de se supporter dans une forme d’ennui et d’inquiétude. Les médias répètent le terme devenu clé de notre existence actuelle : « Covid-19 ». Verra-t-on un jour naître des petits Covid ? Qui sait ?

Mais qu’est-ce donc qui permet de tenir dans ces circonstances ? Il existe depuis l’Antiquité un grand questionnement sur la maîtrise de soi. Les valeurs cardinales, que l’on retrouve chez Platon mais qui apparaissent bien avant, chez les tragiques grecs, notamment, portent précisément sur cette capacité que peut développer tout un chacun de maîtriser ses actions mais aussi ses pensées.

Parmi les valeurs cardinales, celle qui me paraît la plus actuelle pour « tenir » en tant de crise me semble être la tempérance. Or, je disais dans le texte sur les temps de crise que j’ai publié le 15 mars « situation de crise, dépassement d’un modèle impossible », que nous sommes justement devenus dépendants de la grande consommation, que nous avons été formatés de cette façon par cette tendance qu’a prise notre société de produire toujours plus, espérant trouver toujours plus d’acheteurs, voire d’adeptes. Il suffit de regarder la pratique du crédit et le succès des sociétés de regroupement de crédit pour s’en convaincre. Or que manque-t-il ou qu’a-t-il manqué dans tout ceci, si ce n’est la tempérance ?  

Notre société est en effet devenue foncièrement intempérante. Les enfants le sont souvent parce que nous avons choisi d’abandonner un pouvoir autoritaire à leur égard. La démission de beaucoup de parents est en cause mais là non plus nous ne pouvons pas effectuer de jugement moral car la société toute entière a adopté une posture nouvelle vis-à-vis de l’enfance. Cela dit, tout le monde n’est pas en mesure d’exercer une responsabilité non autoritaire. Il faut pour cela de la confiance et une certaine forme d’intelligence. (Je n’ai pas dit un niveau d’intelligence).

J’ai pu faire dernièrement une conférence sur la Déportation pour des jeunes gens de 3ème et j’ai été très surprise de constater à quel point ils avaient du mal à se maîtriser, révoltée de voir des profs déprimés, et une situation vraiment difficile. Je me dis aujourd’hui que pour ces jeunes sans contrôle d’eux-mêmes, cela doit être extrêmement difficile de respecter les consignes de confinement et qu’ils doivent en être très malheureux comme aussi leurs parents.

Mais peut-être la nécessité de vie familiale apportera-t-elle des réponses inespérées en rapprochant ces parents de leurs enfants, en obligeant les uns à cohabiter avec les autres.

Vivre les uns avec les autres n’est pas si simple et le mouvement aujourd’hui permet tellement d’éviter les difficultés. Mais cette fois il faudra faire face et peut-être qu’à l’issue de ces mois de confinement qui nous attendent, nous verrons émerger d’autres comportements.

 

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 19:57

            

Nous sommes le 17 mars, jour de la Saint Patrick, le saint Patron des Irlandais. Est-ce pour cette raison que les supermarchés sont littéralement pillés ? Est-ce pour cette raison que dimanche, on s’est battu pour des œufs sur un marché de Roubaix ? Est-ce pour cette raison que des rixes éclatent pour la nourriture ?

Malheureusement non. Depuis quelques jours la vie a changé et change pour la planète entière. Tout se ralentit alors que notre bonne Terre commence à respirer. L’activité des hommes est condamnée à ne plus fourmiller. Les bourses pourraient fermer momentanément.

Nous avions inventé la mondialisation : nous allions acheter des roses d’Israël, mangions des mangues du Pérou, utilisions des batteries chinoises, portions des vêtements fabriqués en Inde par de petites mains… eh bien, tout cela est comme gelé, figé.

Nous sommes obligés de rester à la maison en raison d’un mystérieux virus dont nous ne connaissons pas l’origine. La sentence est tombée hier : « c’est la guerre » a dit le Président en répétant cette formule afin de nous convaincre de la gravité de la situation. Effectivement, nous sommes menacés par une forme de guerre bactériologique qui menaçait déjà, du reste, lors d’épidémies précédentes comme celle du SRAS.

On découvre alors de nouveaux comportements : les gens ont peur. Mais de quoi ont-il peur ? Quelles sont leurs peurs car elles sont plurielles ? Ils ont d’abord peur de manquer de nourriture. C’est pourquoi, hier, lorsque je suis arrivée à mon petit supermarché, beaucoup de rayons avaient été pillés, de même lors des grèves, les gens ayant peur de manquer de carburant allaient faire des réserves abondantes, ce qui ne manquait pas de créer la pénurie.

Pourquoi les gens ont-ils peur ? Tout simplement parce qu’ils vivent dans la dépendance de l’abondance. On peut tout avoir, à toute heure. On consomme plus que l’on ne peut consommer. La grande distribution a très vite eu raison des habitudes des anciens qui réparaient, qui reprisaient, qui raccommodaient. Combien de fois ma grand-mère ne m’a-t-elle pas reprisé mes chaussettes ? C’était une époque où l’on ne jetait pas, pas même les restes alimentaires. On recomposait. La nourriture était sacrée et les poubelles d’une taille très modeste.

Un collègue américain, nommé David Koukal, stupéfait de la quantité de vivres de toutes sortes qui se trouvent dans les poubelles a fait son cours, il y a quelques années sur la phénoménologie de la poubelle.  C’est dire ! Mais on se trouve là aux USA, où le phénomène est bien plus important.

Et avec tous ces petits métiers de la réparation, du retissage, c’est aussi tout un mode de vie qui s’inscrivait dans la patience et l’attention que nous avons mis de côté, mais mis de côté seulement.

La sagesse s’inscrivait dans la patience. Mais avec la consommation facile à bas prix, les gens ont cru qu’il était ridicule d’encore repriser leurs chaussettes. Il valait mieux jeter et acheter. Il ne valait pas la peine d’effectuer ce petit travail pourtant si formateur. Et pourtant, si l’on compare ce que l’on gagne en reprisant une chaussette d’une part, et en prenant la voiture pour aller à l’hypermarché acheter des chaussettes, en ayant soin de la garer où l’on trouve de la place, en allant jusqu’au rayon pour trouver les bonnes chaussettes, en attendant à la caisse pour payer, en reprenant la voiture pour rentrer à la maison, le calcul est pourtant vite fait. Il faut trente minutes pour repriser et une heure trente pour aller au supermarché et rentrer avec le produit.

Et reproduire ce geste du déplacement à l’infini, faire du shopping son activité principale et « facile », cela a complètement déstabilisé nos modes de vie et l’état de notre pauvre planète. Nous avons perdu une forme de spiritualité commune par laquelle nous étions capable de discerner la valeur des choses, d’attendre que le blé pousse et que le grain mûrisse.

Je suis persuadée que la sagesse passe aussi par le travail de la main. Et s’il n’est pas simple d’enseigner la patience aux enfants, l’acquisition de ces petites compétences, de ces petits métiers les amènent à modérer leurs ardeurs et peut-être surtout à découvrir la valeur des choses simples.

Mais quand on a pris l’habitude, depuis des dizaines d’années, de filer au magasin et d’accumuler des surplus de marchandises, on devient fragile. Et les rixes qui eurent lieu ces derniers jours manifestent cette fragilité de la dépendance.

Peut-être sommes face aujourd’hui aux limites de notre modèle ultralibéral et de son indécence. Nous avons peut-être atteint le point de rupture. En témoigne la fermeture imminente des bourses mondiales, et le projet par l’Etat français de re-nationaliser ses grandes entreprises alors qu’on allait même mettre l’aéroport de Paris en vente dans une course frénétique par laquelle tout pouvait être acheté. Le summum dans cette frénésie fut la proposition d’un Donald Trump d’acheter le Groenland.

La crise pousse à une reconfiguration complète de notre modèle qui n’est pas qu’un modèle économique. Depuis une vingtaine d’année, le critère de jugement est celui de l’économie. Tout passe au crible du jugement économique. Tout s’apprécie à l’aune de la valeur économique, de la production. Plus rien ne peut plus, petit à petit, être gratuit.

Aujourd’hui, on est obligé, contraint, forcé de penser autrement. L’événement du covid frappe durement et tragiquement, mais je crois que nous devons attendre un changement fulgurant de notre mode de vie devenu par trop toxique.

Je terminerai par une pensée pour les sans-abris. Car là aussi, l’injonction du « rester chez soi » semble relever de l’indécence. Qu’est-ce que rester chez soi quand on n’a pas de chez soi, quand on a fui la guerre, que l’on se retrouve dans la rue, chassé de toute part ?

 

                                                                                                               Cathy Leblanc

 

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15 mars 2020 7 15 /03 /mars /2020 22:23

On se croirait dans un scenario de science-fiction : un mystérieux virus est en train de s’en prendre à toute la planète. Inconnu. Des origines supposées. On sait que les chauves-souris le véhiculent, qu’il se trouve chez les animaux. On sait que la recherche n'a pas reçu les crédits suffisant au moment où elle insistait sur la nécessité de creuser la question des coronavirus. On sait que le dérèglement climatique contribue à le propager. Les équilibres sont en train de céder.

Des pays entiers se retrouvent confinés. Les gens ont peur. Les chefs d’état leur demandent de ne plus se toucher, de ne plus s’embrasser, de ne plus se rassembler, de ne plus aller au travail, de ne plus aller au restaurant ni dans les magasins, hors-mis les magasins de première nécessité. C’est toute la vie sociale qui se dissout.

Petit à petit le monde s’endort et se met complètement en état d’hibernation après avoir vécu de plus en plus rapidement, consommé de plus en plus depuis la révolution industrielle. Le modèle de la consommation à outrance est stoppé net par la pandémie et l’on observe la naissance d’un mode de vie différent.

En Chine, dans les grandes villes, les habitants s’étonnent de se voir. La pollution disparaît. Petit à petit les rues se vident de voiture. Paris prend des aspects de mois d’Août. On verra bientôt les étoiles dans le ciel.

Et ce que l’on ne pouvait réaliser malgré les conseils des écologistes, on le réalise, contraints et forcés sous peine de tomber gravement malade ou d’en contaminer d’autres.

Nous allons donc devoir nous habituer à réduire notre consommation, à devoir faire autre chose qu’à visiter les magasins pour nos heures de loisir, à inventer des modèles de travail grâce aux outils virtuels. Que pouvons-nous attendre de ces nouvelles habitudes ?

Elles me font penser au repos dans lequel on est plongé lorsqu’en Allemagne, à la venue de la Toussaint ou des grandes fêtes religieuses : tous les magasins se ferment pendant plusieurs jours et les gens se promènent au grand air, on trouve à s’occuper de façon patiente et paisible. Le rassemblement familial et amical est alors en œuvre.

Nous allons devoir renforcer notre intériorité, peut-être cela nous conduira-t-il à acquérir de la patience et un peu plus de sagesse. Peut-être retrouvera-t-on le bonheur des choses simples faute de profusion.

Nous allons aussi, et cela fait partie de la nature humaine, être conduits à veiller sur les autres plus que nous ne le faisions.

Mais il faudra aussi faire très attention quant aux prescriptions d’évitement et rester attentif à ce qu’elles ne conduisent pas les uns à se séparer des autres et à renforcer un repli sur soi. Que l’évitement spatial ne soit pas un évitement affectif ou humain.

C'est tout un mode de vie qui va devoir changer, et que nous aurons soin d'observer.

Cathy Leblanc.

 

 

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11 mars 2020 3 11 /03 /mars /2020 09:02

Mesdames, Messieurs,

L'Université catholique de Lille annule ce colloque pour des raisons sanitaires. 

Certains d'entre vous m'ont précisé qu'il était loin du seuil des 1000 personnes. En effet, on est généralement entre 60 et 80. Mais l'Université catholique préfère prendre des mesures supplémentaires de protection en raison du caractère international de la manifestation (un conférencier venant du nord des USA, une conférencière irlandaise et un conférencier roumain).

Aux mêmes dates vous pourrez vous rendre, en remplacement aux journées sur l'Orientalisme organisées à l'Université catholique de Lille.

LE COLLOQUE EST REPORTE DU 11 AU 13 juin 2020.

Je suis en train de contacter les différents conférenciers pour réorganiser le programme que je diffuse dès que possible.

Merci de votre compréhension

Cathy Leblanc

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8 décembre 2019 7 08 /12 /décembre /2019 19:10

Colloque international interdisciplinaire

Du 19 au 21 mars 2020

                La question de la Déportation constitue une base de réflexion fondamentale sur l’humanité de l’Homme. Elle propose d’explorer ce de quoi l’homme est capable tant en ce qui concerne sa capacité de survie au traumatisme, à la torture, à la déshumanisation, qu’en ce qui concerne sa capacité de produire le mal radical.

                A travers des thématiques comme celle du pardon, celle de la fraternité, du corps, de l’écriture, de la religion, mais aussi celle de la loi, nous avons pu comprendre, les années précédentes, comment chacun de ces concepts était mis en œuvre : la fraternité pour résister à l’extrême difficulté de survie dans un camp de la mort, la question de la loi pour mettre en œuvre un génocide légal, par exemple.

                Comment alors concevoir l’humanité de l’Homme ? Comment se représenter la réduction de l’humanité à laquelle est réduite le déporté ? Quels sont les ressorts qui lui permettent de survivre au pire, pour vivre ad vitam eternam avec un traumatisme sévère ? Le déporté est marqué à jamais : par son tatouage quand il en a eu un, par son matricule qu’il connait par cœur en allemand (langue officielle des camps), par les peurs ou psychoses qu’il a contractées.

                Ceci pose également et nécessairement la question du bourreau, du système qui permet de mettre en place l’inhumain comme politique générale et de statuer sur une vision totalitaire d’une humanité voulue et choisie. Quelle était la vision nazie de l’humanité ? C’est une question à laquelle s’est attaquée Johann Chapoutot mais aussi Tzvetan Todorov auquel nous souhaitons rendre hommage pour ce 75ème anniversaire de la libération des camps en compagnie de Jacques Demorgon. Ils nous montrent les ressorts d’un système déshumanisant à l’extrême.

                 Tout d’abord, nous souhaitons redire que c’est légalement que la sélection des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards, a eu lieu et souhaitons interroger de nouveau le type d’humanité qui se cache derrière des lois meurtrières.

           L’humanité commence par l’enfance et nous pourrons, dans le colloque rassembler des éléments pour comprendre les enfants dans les camps, les enfants cachés, les enfants de déportés, d’une part et l’enfance dans les écoles hitlériennes, l’enfance des futurs bourreaux, le moment de la vie où au lieu de construire, on détruit l’humanité. Cela nous permettra de comprendre avec quelle détermination les victimes ont été réduites au rang d’éléments indésirables.

                L’humanité concerne également les femmes et nous voyons de part et d’autre de la ligne morale, des femmes rasées, des femmes affamées, des femmes assassinées, des femmes qui accouchent dans des camps (Ravensbrück).

                Ce colloque est ouvert : il s’agit d’une étude sur la Déportation mais comme archétype du mal et nous souhaitons qu’il puisse être utile, comme les colloques précédents pour comprendre les violences contemporaines proches ou présentes (Rwanda, guerres civiles, terrorisme…) et permettre de travailler à la paix grâce à la compréhension et à l’étude. A cet égard, nous pourrons écouter le témoignage d’Antoinette Montaigne, ancienne ministre de la réconciliation en Centrafrique.

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8 octobre 2019 2 08 /10 /octobre /2019 20:52

 

 

Colloque

« Olivier Clément, un homme dans l’histoire »

Montpellier, Université Paul Valéry

18 et 19 octobre 2019

Lieu :               Site Saint Charles 1

                         salle des colloques 2

                         rue du Professeur Henri serre

                         34000 Montpellier.  

Programme

Vendredi 18 octobre

14h : Introduction par Franck Damour et Michel Fourcade 

14h30 : Jean Gueit, « Olivier Clément, un itinéraire »

(Jean Gueit, théologien, Aix-en-Provence)

15h30 : Antoine Arjakovsky, « O. Clément et le kaléidoscope orthodoxe »

(Antoine Arjakovsky, historien, directeur de recherches au Collège des Bernardins, Paris)

Pause

17h00 : Jean-François Petit, « Olivier Clément, interprète de Berdiaev »

(Jean-François Petit, théologien, philosophe, Institut Catholique de Paris)

18h00 : François Euvé, « L’homme dans le cosmos selon O. Clément »

(François Euvé, théologien, rédacteur en chef de la revue Etudes, professeur au Centre Sèvres, Paris)

 

Samedi 19 octobre 

9h00 : Andrea Riccardi, « Les Dialogues avec le patriarche Athénagoras » 

(Andrea Riccardi, historien, président de l’association internationale San’t Egidio, Rome)

10h00 : Cathy Leblanc, « Résistance et écriture de soi »

(Cathy Leblanc, philosophe et linguiste, Université catholique de Lille)

11h00 : Michel Fourcade, « Olivier Clément et les intellectuels français »

(Michel Fourcade, historien, professeur à l’Université Paul Valéry, Montpellier)

Organisateurs :

Michel Fourcade, Maître de conférences (HDR) en histoire contemporaine, Université Paul-Valéry Montpellier 3

Contact : mfourcade@9online.fr

Franck Damour, Professeur associé, Université catholique de Lille

Contact : Franck.Damour@univ-catholille.fr

 

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3 juillet 2019 3 03 /07 /juillet /2019 19:22
De gauche à droite : Jean-François PETIT (professeur de philosophie à l'ICP), Antoinette Montaigne (ancienne ministre de la réconciliation de Centrafrique, Cathy Leblanc (professeur de philosophie à l'ICL), le Cardinal Nzapalainga de Bangui

De gauche à droite : Jean-François PETIT (professeur de philosophie à l'ICP), Antoinette Montaigne (ancienne ministre de la réconciliation de Centrafrique, Cathy Leblanc (professeur de philosophie à l'ICL), le Cardinal Nzapalainga de Bangui

Ce weekend eut lieu une rencontre informelle qui a permis de discuter des violences contemporaine en Afrique. Spécialiste de la région et de l'interculturel, Jean-François Petit s'attache à comprendre le jeu des forces en conflit, tandis que le Cardinal explique les problèmes de Centrafrique. Antoinette Montaigne, ancienne ministre de la réconciliation de Centrafrique souligne la question des enfants-soldats. Cathy Leblanc pose la question de l'applicabilité des recherches sur la barbarie nazie dans d'autres contextes. La francophonie rend les échanges possibles et ouvre sur la possibilité non seulement de soutiens universitaires venus ici de Paris et de Lille, mais aussi de réflexions permettant de comprendre davantage comment l'on devient bourreau ou comment la violence peut être enrayée. 

Cathy Leblanc

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12 mai 2019 7 12 /05 /mai /2019 17:44

COLLOQUE INTERNATIONAL INTERDISCIPLINAIRE A BUCAREST

Le Centre Saint Pierre Saint André, l'Académie catholique du Val de Seine, 

vous invitent à un colloque qui aura lieu les 17 mai à partir de 17.00 et 18 mai jusque

14.30 sur le thème :

THEOLOGIE ET PHILOSOPHIE, ENTRE ORIENT ET OCCIDENT

 

Vineri, 17 mai 2019:

17.00: deschiderea lucrărilor – Iulian Dancă şi Lucian Dîncă : Importanța studiilor astăzi pentru formarea tinerei generații
17.15: Miruna Tătaru-Cazaban – Facultatea de Științe Politice, Universitatea București şi Bogdan Tătaru-Cazaban – Institutul de Istorie a Religiilor – Academia Română : Le sens de l’homme, entre divisions et médiations. Philosophie et théologie chez saint Maxime le Confesseur (Sensul omului, între diviziuni și mediații. Filosofie și Teologie la sfântul Maxim Mărturisitorul)
17.45: Jean-François Petit – Facultatea de Filosofie, Institutul Catolic din Paris, Fondatorul Academiei Catolice Val de Seine : Nicolas Berdiaev entre l’Orient et l’Occident (Nicolas Berdiaev între Orient şi Occident)
18.15: Ana Petrache – Cercetător la Institute for Research in the Humanities, IRH – ICUB, Universitatea din București : Promisiunea eshatologică în discursul filosofic
18.45: Nicolas Guerin – Preot al Arhiepiscopiei de Paris: La réception œcuménique du document „Baptême, Eucharistie, Ministères” (Receptarea ecumenică a documentului „Botez, Euharistie, Hirotonire”)
19.15: Alexandru Tofan – Facultatea de Filosofie, Universitatea A.I. Cuza Iași : O nouă filosofie creștină: fenomenologia lui Michel Henry

Sâmbătă, 18 mai 2019:
09.00: primire cu sucuri, cafea, ceai și biscuiți
09.30: Vincent Laquais – Facultatea de Filosofie, Institutul Catolic din Paris, Membru al Academiei Catolice Val de Seine : Les fondements du dialogue: Paul Ricœur (Fundamentele dialogului : Paul Ricœur)
10.00: Cristian Bălănean – Doctor în teologie fundamentală și filosofie, avocat la Judecătoria ecleziastică – Episcopia greco-catolică de Oradea : Arta de a învăța și raportul noii generații cu cartea
10.30: pauză în bibliotecă – cafea, ceai, sucuri, biscuiți. Prezentarea bibliotecii Centrul Sfinții Petru și Andrei. Film documentar despre biblioteca IFEB aflată la Institutul Catolic din Paris
11.15: Olivier Rota – Institut d’Etude des Faits Religieux, Universitatea din Artois : Le dialogue de Maritain avec les Juifs (Dialogul lui Maritain cu evreii)
12.15: Laurențiu Moț – Institutul Teologic Adventist de la Cernica : Învățare și dezvățare în educația teologică
12h45 : Cathy LeBlanc – Institut catholique de Lille : Le Transport poétique chez Heidegger (Transportarea poetică la Heidegger)
13.15: Concluziile simpozionului
13.30: pizza și agapă frățească

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9 décembre 2018 7 09 /12 /décembre /2018 19:23

Langue et parole à l’épreuve de la Déportation

ou Ce que produit le discours du Droit : du risque à la vulnérabilité

Du 14 au 16 mars 2019

à l'Université catholique de Lille - Faculté de théologie - salle 247

En s’appuyant sur une stratégie communicationnelle très spécifique, le régime de l’extrême droite nazie a réussi à triompher démocratiquement en Allemagne en 1933. Cette stratégie communicationnelle est fondée sur une ontologie redoutable reposant sur un système binaire : il y a dans le monde les hommes dont la vie vaut la peine d’être vécue et de l’autre les « nuisibles », ceux dont la vie ne vaut pas la peine d’être vécue (lebensunwertes Leben). Ils sont assimilés soit à des insectes, soit à des numéros, notamment. Ce régime n’hésite pas à placarder des formules d’une rare violence comme « die Juden sind unser Unglück » ou à qualifier des peuples comme les Tsiganes de « fainéants ». On propose en contraste, une image du peuple allemand composé d’hommes forts et sveltes qui arborent toutes les vertus : en témoigne le film réalisé par Leni von Riefenstahl pour les jeux olympiques de Berlin.

                Le langage permettant la destruction humaine se vide de toute émotion. Ainsi en va-t-il des codes des programmes de destruction (Aktion T4, Aktion 14f13). Il devient le langage à la fois le langage de l’efficience et celui de l’hygiénisme. Dans le procès de Eichmann le procureur fait référence au bureau 4B4. Derrière le code, se trouve la responsabilité du département des affaires juives du service de répression. Des termes comme "nettoyages" sont utilisés pour justifier les crimes de masse.

                Ce langage apparaît très tôt dans les procédures d’extermination qui eurent lieu au XXème siècle. On pense au génocide des Héréros et des Namas en 1904, en Afrique du sud.

                Outre les études qui ont été faites de ce langage vidé d’humanité et essentiellement fonctionnaliste, telle celle de Klemperer, se trouve celle de Kafka, qui pressentait la montée d’un hyper-autoritarisme administratif et juridique.

                A coté de ce langage d’un pouvoir destructeur, se trouve celui de la victime déshumanisée pour un temps. Dans un ouvrage intitulé Bourreaux et Victimes, psychologie de la torture, Paris, Odile Jacob, 1999, Françoise Sironi met face à face bourreau et victime et explique que pour pouvoir espérer soulager ou simplement comprendre la victime, il faut connaître l’intention du bourreau. Plus largement, notre orientation dans ce colloque sera de mettre en vis-à-vis, le langage de l’administration nazie, sa sémantique et le langage des déportés, fait à la fois de récits d’une vie fragmentée ou éclatée, mais aussi de formules ou ressources langagières relatives à la quotidienneté du camp. Nous ne laisserons pas de côté la part d’indicible ni les maladies du langage comme l’aphasie.

 

BULLETIN D'INSCRIPTION :

NOM :____________________________________________

PRENOM :________________________________________

 Mail :_____________________________________________

Adresse postale :___________________________________

_________________________________________________ 

 Tél.(obligatoire)_____________________

             
 

Inscription : 25 euros      x 

jeudi midi : 20 euros       x

vendredi midi : 20 euros x

TOTAL :

 

Merci de libeller votre règlement à l'ordre de l'Institut catholique de Lille et de l'envoyer à

Institut catholique de Lille

l'attention de Cathy Leblanc, Faculté de Théologie

60 Bd Vauban

CS40109 - 59016 Lille Cédex

 

PROGRAMME

 

  1. Survivre dans les camps

 

Charles Coutel (IEFR),

Sur un épisode de Si c’est un homme de Primo Levi

 

Dominique Durand (Association des Anciens déportés de Buchenwald),

Comprendre l’allemand des camps, élaborer une langue commune: le langage des déportés.

 

Mary Honan (Dublin City University),

Shoah Childhood, Deportation, and the creative language of universality and of protection

 

Adrien Louandre (Université de Picardie),

Exprimer la foi chrétienne dans les camps

 

 

  1. Des mots pour la mort

Hans Boetcher (Tribunal d’Instance de Lubec),

De la loi à la reconstitution de la fonction publique (Gesetz zur Wiederherstellung des Berufsbeamtentums) du 7 avril 1933 - épuration (!) de la fonction publique, prélude aux lois de Nuremberg du 7 septembre 1935

 

Odile Louage (AFMD-DT59),

Les arguments de la propagande

 

Monique Heddebaut (Education Nationale),

Approche du langage administratif du IIIème Reich

 

Denis Salas (AFHJ, ENM), La Langue de l’arbitraire

 

Sylvie Humbert (Université catholique de Lille, AFHJ),

"Le juste discours du droit (des mots pour le dire, des mots pour le faire) générateur de risques injustes : l'exemple des génocides et la vulnérabilité des peuples".

 

 

  1. La Parole traumatique

Renato Boccali (Université Libre des Langue et communication, Milan).,

Aphasie et murmure du silence : la parole en exile du témoin 

 

Serge Raymond (FMD),

Le Langage des sous-vivants, le retour des camps et la question de la reconnaissance

           

Karl Thir

La Logothérapie : une parole salutaire basée sur le sens

 

  1. Considérations contemporaines

Isabelle de Menequem (Université de Reims),

Montaigne et l’antisémitisme contemporain

 

Cathy Leblanc (Université catholique de Lille),

« La Leçon »

 

Pol Vandevelde (Université Marquette de Milwaukee, USA),

La parole comme reconnaissance de la vulnérabilité

 

Christophe Perrin (Université de Louvain-la-Neuve),

Retour de Babel ou l’humanité au bout de la langue

 

 

  1. Le Silence pour répondre

Pierre Outteryck (Université de Lille),

Le Silence : nécessité et choix

 

Olivier Rota (IEFR),

Élie Wiesel, des silences pour dire la Shoah.

 

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  • : Enjeux métaphysiques
  • : Blog de Cathy Leblanc, professeur en philosophie à l'Institut catholique de Lille. Thèmes de recherche : la barbarie et la déshumanisation, la phénoménologie heideggerienne. Contact : cathy.leblanc2@wanadoo.fr Pas d'utilisation de la partie commentaires pour avis publicitaire svp.
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